Les enjeux de l'Information dans la prévention des conflits fonciers au cœur de la quatrième édition des « Rencontres de la CAIDP »

  
  
29/03/2023 | Source: CAIDP
Les enjeux de l'Information dans la prévention des conflits fonciers au cœur de la quatrième édition des « Rencontres de la CAIDP »

« L’accès à l’information s’avère capital pour garantir l’opération de propriété et de sécurisation des terres » a souligné le Président de la CAIDP, M. KEBE Yacouba. 

Il s’exprimait au cours de la quatrième édition de la tribune d’échange et de partage dénommée « Les Rencontres de la CAIDP », le mardi 28 mars 2023, au siège du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), sis à Abidjan-Cocody.

Cette activité s’est tenue en présence de Présidents d’institutions, notamment de Mme Namizata SANGARE, Présidente du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), de M. Samba KONE de l’Autorité nationale de la presse (ANP) et de M. Méité SINDOU de l’Agence de soutien et du développement des médias (ASDM) entre autres, ainsi que de plusieurs partenaires (Chefs traditionnels, Maires, organismes publics, organisations de la société civile, journalistes, organisations professionnelles des médias, etc).

Le thème au cœur des échanges était intitulé : « Enjeux de l’information dans la préservation des conflits fonciers » animé par un expert de l’Agence foncière rurale (AFOR). En portant le choix sur l’AFOR, la CAIDP, selon son Premier responsable, le Président KEBE Yacouba, voulait donner la possibilité au grand public de débattre d’une question de grand intérêt national.

« Les conflits fonciers sont récurrents dans l’ensemble des régions de la Côte d’Ivoire et ont été parfois, à l’origine de graves et sanglantes crises intercommunautaires ».

Selon le Président de la CAIDP, le gouvernement a mis en place une institution pour répondre à ces préoccupations et rétablir la paix : « Quand le feu s’éteint à un endroit, un feu plus incandescent se déclare ailleurs. Plutôt que de jouer à l’éternel pompier, le gouvernement a décidé de s’attaquer à ce problème à la racine. La création d’une agence foncière rurale (AFOR) est donc la réponse la plus appropriée à la question de la propriété foncière et de la sécurité dans nos villages » expliquait-il.

Pour M. KEBE Yacouba, garantir l’opération de propriété et de sécurisation des terres grâce à l’accès à l’information, s’avère donc capitale. Communiquer les documents d'intérêt public à ceux qui en font la demande, n'est pas qu'une simple obligation légale qu'impose la loi d'accès à l'information. « C'est une contribution à la paix, à la vérité et à la réconciliation parce que tous les protagonistes auront été convaincus de l’expertise de l’AFOR », a-t-il souligné.

Le Président KEBE Yacouba n’a pas manqué d’exhorter le public à adopter (à l’instar de la CAIDP) la pensée de l’intellectuel français du XXème siècle, Alfred SAUVY, qui affirme que « bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets ».  « Faisons en sorte que les populations concernées par la problématique du foncier rural ne soient pas des sujets, mais des citoyens avertis car bien informés » a-t-il conclu.

M. Brice Uncho Bocar HOGUIE, l’expert de l’Agence foncière rurale (AFOR), quant à lui, dès l’entame de sa communication, est remonté à la source du droit foncier, l’attribut du droit coutumier, qui tire sa source du rituel de la libation. Pour ensuite, évoquer l’agriculture qui est à la croisée du profane et du sacré. Avant d’égrener les enjeux agricoles : épine dorsale des conflits fonciers ruraux et enfin souligner l’utilité de l’information dans la prévention des conflits. « L’information donne sens aux faits sociaux. Il apparaît primordial de dissiper les zones d’ombres autour de la problématique du droit d’occupation et d’usage des espaces fonciers ruraux », a-t-il renchéri.

Conformément à ses missions et attributions, il l’a rappelé, l’AFOR initie des campagnes d’information, de formation, de sensibilisation pour éviter, prévenir les litiges et conflits fonciers dans le respect de la Politique Foncière Rurale sans être partie prenante dans leur règlement.

M. Brice HOGUIE a rappelé les leviers de la communication dans le contexte de la sécurisation foncière rurale, ainsi que le domaine foncier rural, théâtre des opérations de sécurisation foncière qui s’étend sur une superficie de 23 millions d’ha, soit environ 70% de la superficie du territoire national. Selon lui, le domaine foncier rural constitue un patrimoine national auquel toute personne physique ou morale peut accéder. Seuls l’État, les collectivités publiques et les personnes physiques ivoiriennes sont admis à en être propriétaire foncier.

Les projets de sécurisation foncière rurale ont permis de borner et boucler 5050 villages sur 8576 villages officiels ; délivrer 24884 certificats fonciers et délivrer 6257 contrats fonciers.