LE DROIT D’ACCES A L’INFORMATION, OUTIL DE FACILITATION DANS L’EXERCICE DU JOURNALISME D’INVESTIGATION

  
  
21/05/2018 | Source: CAIDP
LE DROIT D’ACCES A L’INFORMATION, OUTIL DE FACILITATION DANS L’EXERCICE DU JOURNALISME D’INVESTIGATION

Qu’est-ce le journalisme d’investigation ?

Le journalisme d'investigation ou journalisme d'enquête est un genre journalistique qui vise à révéler des informations cachées en les recoupant et les vérifiant. Ces informations sont révélées au moyen d'enquêtes parfois longues et minutieuses, garanties par le respect de la déontologie du journalisme et de la protection des sources d'information des journalistes, quelle que soit la ligne éditoriale des médias qui le pratiquent.

Le journalisme d'investigation implique également une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, et une profondeur d'analyse qui résiste à la tentation de l'audimat ou à la course à l'exclusivité.

Cependant, le travail d’investigation se heurte bien souvent à des obstacles tels que : le secret dans la gestion des affaires publiques ou le difficile accès à la source qui fait peser de lourdes contraintes sur le libre accès à l’information. 

En raison des embûches rencontrées sur le chemin de l'investigation, beaucoup de journalistes préfèrent se réfugier dans le quotidien.

Nous tenterons dans cet article de montrer comment avec l’avènement de la loi relative à l’accès à l’information d’intérêt public, la pratique de ce genre journalistique peut être plus aisée.

 

Le droit à l’investigation et l’avènement de la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public

Considéré comme le « quatrième pouvoir », le journalisme, surtout le journalisme d’investigation a pour fonction de veiller à ce que les autorités gouvernementales soient tenues responsables de leurs actes en publiant des informations relatives aux questions d'intérêt public.  Le droit à l’investigation et à la diffusion libre et sans entrave de l’information constitue l’un des fondements du journalisme de qualité.

Il peut aussi contribuer à la « gestion démocratique » des affaires publiques. Et en parlant de gestion démocratique des affaires publiques, au cours de ces dix dernières années, le droit à l’information a été reconnu par un nombre croissant de pays, à travers l’adoption d’un ensemble de lois sur le sujet.

En Côte d’Ivoire, la reconnaissance par les autorités ivoiriennes de ce droit a été entérinée par la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public. L’adoption de ladite loi marque ainsi, une ère nouvelle dans la gestion des affaires publiques et dans la reddition des comptes. Elle favorise la participation du citoyen dans la gestion de la chose publique par l’accès de celui-ci aux sources d’information et de documentations publiques.

La grande particularité de cette loi est qu’elle privilégie les journalistes. En effet, dans le cadre des grandes enquêtes et des grands reportages, et surtout pour le journalisme d'investigation, les journalistes qui ont besoin d'accéder à des sources fiables sont généralement confrontés aux pratiques surannées de l'Omerta.  

Désormais, grâce à la loi, le journaliste, dans la recherche d’informations ou documents d’intérêt public, peut écrire au responsable de l'information du ministère ou de la structure visée. Celui ci a 15 jours maximum pour réagir, au lieu de 30 jours pour le citoyen lambda. En cas de refus non justifié, le journaliste peut saisir la CAIDP dans les conditions prescrites par la loi. 

Tout est donc mis en place pour que le journaliste ait plus facilement accès à l’information qu’il désire.

On peut ainsi conclure que l’avènement de la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public est véritablement un outil de facilitation pour les journalistes dans le cadre de l’exercice du journalisme d'investigation,  facteur crucial de la liberté d’expression et d’information.